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La situation de l’école en Haïti

 

Haïti en quelques chiffres :

  • plus de 65% des enseignants sont peu ou pas qualifiés,

  • 20% des écoles sont publiques et 80% sont privées, donc payantes,

  • 42% des haïtiens ont moins de 18 ans,

  • un enfant sur deux termine l’école,

  • un enfant sur cinq, entre 5 et 14 ans travaille,

  • 80% des élèves redoublent au moins un fois,

  • 38% des enfants entre 7 et 18 ans n’ont jamais été à l’école,

  • sur 10 millions d‘haïtiens, 2,5 millions sont analphabètes,

  • sur 100 enfants entrant au CP, 3 arrivent au Bac.

Les besoins constatés en Haïti en éducation :

  • l’Etat ne joue pas son rôle en matière d’éducation scolaire. Moins de 20% des écoles sont publiques et gratuites.

  • L’école fonctionne seulement le matin, car les enfants aident leurs parents l’après-midi et les professeurs ont un travail en plus de l’école la plupart du temps, pour faire vivre leur famille. Leur travail de professeurs s’en ressent. Le niveau scolaire des enfants aussi.

  • Les professeurs sont trop souvent peu compétents. En maternelle et en élémentaire, ils ont le niveau bac haïtien, donc pas de formation pédagogique. L’école n’évolue pas car l’on reproduit ce que l’on a vécu = un enseignement purement oral et par cœur.

  • La langue française s’apprend à l’école, mais la langue parlée en famille est le créole haïtien. C’est un obstacle de plus pour les élèves.

  • Trop souvent, les professeurs ne sont pas payés. Les familles ne peuvent pas payer le prix de l’écolage fixé. Les écoles ont des arriérés de salaire qui augmentent envers leurs professeurs (plusieurs mois dus). Cela crée des tensions entre les familles et la direction, et les professeurs et la direction.

  • Les familles survivent difficilement. L’ouragan Matthew a ravagé la moitié du pays. Les familles ont perdu le peu qu’elles avaient : animaux, habitation, cultures….

  • Dans le Sud, 22 écoles adventistes ont été totalement détruites par cet ouragan. On peut estimer qu’une centaine d’écoles ont subi des dommages importants.

  • Les écoles encore debout sont précaires. Beaucoup d’entre elles se trouvaient dans des bâtiments de fortune suite au séisme de 2010. Ces bâtiments sont bien souvent insalubres : sombres, étouffants, pas meublé, sans eau, ni électricité, latrines insalubres….

  • Les écoles n’ont pas de matériel scolaire pour l’enseignement. Les manuels scolaires haïtiens sont très basiques quant au contenu, mais chers à l’achat pour les parents.

  • Les classes manquent d’espace. Les enfants nombreux, sont trop souvent entassés dans des locaux trop étroits. Les chaises et les pupitres sont en nombre insuffisant. Les professeurs n’ont pas toujours un bureau, ni d’espace à eux, ni de salle des professeurs.

  • Les enfants ne mangent pas à leur faim. Il n’y a pas de cantine le midi.

  • Ces besoins ne concernent pas seulement le sud du pays ravagé par l’ouragan Matthew, mais tout le pays en général. Quelques écoles privées confessionnelles se portent assez bien car elles ont un réseau de soutien à l’étranger. Par exemple : certaines écoles catholiques, les écoles méthodistes (bien structurées, soutenues par des Suisses protestants).

Actions menées par notre Association S.E.H. :

Suite à une demande d’aide d’un couple haïtien en partance pour retourner dans leur pays, pour diriger une église baptiste et l’école attenante (400 élèves), je pars en septembre 2015 durant 15 jours. La demande portait sur la formation des enseignants de leur école. Je donnerai 7 jours, soit 50 heures de formation pour 20 enseignants de maternelle et élémentaire. Voir feuille jointe et photos jointes.

Suite à ce voyage l’Association « Soutien aux Enseignants en Haïti » est née en septembre 2015. Ses objectifs sont de permettre aux enseignants de bénéficier d’une formation, de recevoir du matériel pédagogique et d’être soutenus dans leur salaire.

Pour atteindre nos objectifs, nous nous faisons connaître auprès des particuliers, des écoles, des institutions. Nous envoyons une lettre de nouvelles à nos sympathisants. Nous avons créé un site : assoseh.wiscsite.com. Voir aussi  Petit Prince d’Hispaniola et www.envolfr.com.

Nous donnons des mini-conférences dans les écoles et institutions. Nous avons pu organiser l’évènement « un sac pour Haïti » dans une école et une église. Il s’agit de distribuer un sac  muni d’une étiquette explicative avec date de retour et liste de besoins pour remplir ce sac. Ce fut un succès qui a fait boule de neige. Nous distribuons des listes de besoins autour de nous. Nous participons à des vide-greniers, ou des salons créatifs. Nous vendons des cartes artisanales, des bijoux en matériel recyclé, des coquillages en provenance d’Haïti, etc…

 

Nous avons réuni 12m3  de matériel et manuels scolaires qui sont partis dans un container en août 2016. En avril 2017, ce sont 16m3 qui sont partis et arriveront fin juin prochain à Port-au-Prince. Nous soutenons actuellement 6 écoles concernant la formation, et 4 écoles, concernant le matériel pédagogique. Une école a bénéficié d’un soutien financier pour le salaire des enseignants (environ 10'000 €) ainsi que pour la construction d’une habitation pour le directeur et sa famille au sein de l’école (environ 10'000 €).

 

Toujours sur leur demande, je suis retournée en Haïti début janvier 2017, accompagnée d’une amie pour continuer la formation des enseignants, cette fois-ci, de la maternelle au lycée. Nous avons pu former 43 enseignants de 3 écoles différentes à Petit Goave. Nous avons été bien reçues par l’université adventiste à Port-au-Prince, où nous avons pu offrir deux jours de formation à une centaine de professeurs. C’est une cinquantaine d’heures de formation que nous avons pu offrir en tout (voir feuille jointe).

De plus, constatant que suite à la première formation, les enseignants peinaient à évoluer dans leurs pratiques, nous avons visité les classes le matin. Suite à ces visites, une transformation de l’école maternelle a été effectuée dans l’école Bon Berger. Nous avons mis en place un nouveau fonctionnement pédagogique des classes : changement des pratiques et de l’espace pour évoluer vers plus de coopération entre élèves et professeurs, plus de proximité, avec un travail en petits groupes. Voir photos jointes. Ces transformations ont pu avoir lieu grâce au matériel reçu par le biais de l’Association.

Lors de notre dernier séjour en janvier 2017, nous avons visité plusieurs écoles à Port-au-Prince et nous avons créé des liens avec des personnes qui peuvent nous servir de partenaires fiables et responsables, également à Petit-Goave.

Ces deux voyages, ainsi que le matériel pédagogique utile à la formation, furent entièrement financés par nous-mêmes. L’Association a envoyé tous les dons reçus pour les projets scolaires, et n’a pas financé ces voyages.

Nos souhaits de partenariat avec ADRA :

Les haïtiens sont avides de bénéficier de formations. Pour que notre action soit cohérente, nous devons leur fournir du matériel pédagogique sans lequel les formations sont vaines, inutiles et impossibles à mettre en œuvre. Tout ceci dans le but d’améliorer l’enseignement des professeurs et les possibilités d’apprentissage des élèves.

Il ne nous est pas possible de continuer d’aller en Haïti chaque année par nos propres finances (plus de 2'000 € comprenant voyage, logement, repas + formation + matériel pédagogique). De plus nous avons pris conscience des besoins en développement qui doivent être aussi pris en compte. Exemple : il n’est pas logique et rentable de meubler et équiper en livres une classe qui n’a ni fenêtres ni porte qui ferme à clé, ni toit en bon état (pluie dans les classes).

Durant notre première année de fonctionnement, en tant qu’Association nous avons envoyé régulièrement de l’argent pour soutenir le salaire des enseignants d’une école (environ 10'000 €) mais à long terme, cela ne nous semble pas la solution la plus adaptée. Nous préférons de loin rendre les haïtiens autonomes et fiers de l’être. C’est pourquoi nous avons choisi de mettre en place des micro-projets pour les familles des élèves, en parallèle avec notre soutien aux écoles, de façon à ce qu’ils puissent travailler pour envoyer leurs enfants à l’école en payant l’écolage. Ces micro-projets seront supervisés et sous la gestion de l’école concernée.

 

Nos souhaits de partenariat avec ADRA concernent donc le développement et l’éducation. Nous avons besoin d’une aide financière pour mener à bien nos projets, mais aussi d’une aide en personnes sur place capables de conseiller, superviser les travaux d’aménagements, auditer éventuellement. Nous avons de bons contacts avec l’ONG Terre des Hommes. Nous souhaiterions qu’il en soit de même avec ADRA Haïti. Nous avons rencontré le responsable ADRA national et le responsable de la région Sud lors de notre premier voyage : Fred Bissereth et Enoch Bertrand.

 

Nous souhaitons aider matériellement 4 écoles, 2 à Port-au-Prince et 2 à Petit Goave : restauration de bâtiments, équipements, fournitures….

Concernant la formation des enseignants, nous envisageons de former les professeurs de la maternelle jusqu’au lycée partout où nous serons demandés, partout où les besoins se font sentir.

Nous sommes en réflexion pour créer une véritable équipe de formateurs, car nous sommes actuellement seulement 2 personnes. D’autre part, nous aimerions pouvoir former des formateurs d’enseignants haïtiens à moyen terme ; ce qui serait le plus fructueux.

 

Voici nos projets à court, moyen et long terme pour les 4 écoles ayant le plus de difficultés, que nous avons visité et dont nous avons commencé la formation des enseignants :

  • formation pédagogique des professeurs,

  • équipement en fournitures scolaires, livres, manuels et matériels pédagogique

  • ameublement des classes en chaises, pupitres, tableaux, armoires

  • soutien financier pour achat de terrain, restauration de bâtiments vétustes, construction de nouveaux bâtiments, sanitaires, toits, panneaux solaires pour avoir l’électricité,…. Suivant les besoins de l’école,

  • cantine le midi : un repas fourni par l’école,

  • micro-projets en soutien aux familles pour vivre et payer l’écolage comme :

  • la vente ambulante de jus de fruits et pâtisseries etc…

  • artisanat : couture, crochet, tricot, peinture…

  • culture : jardinage, plantations, permaculture…

 

Nos projets urgents sont :

  • financer le remplacement de 3 toits à l’école Bon Berger de Petit-Goave (voir vidéo ?) Ecole de 400 élèves

  • financer l’achat d’un terrain et la construction de bâtiments pour l’école de Dargoût qui doit quitter les lieux où elle se trouvait. Le propriétaire veut récupérer ses biens, d’ailleurs beaucoup trop exigus et qui tombent en ruine (voir photos). Ecole de 50 élèves,

  • participer au financement de la construction en dur de l’école Maranatha à Petit-Goave, toujours installée dans des « shelters » d’urgence, suite au séisme de 2010. Cette école a acheté un terrain. Actuellement, 250 élèves. Ecole surpeuplée, promiscuité….

  • financer la mise en place de 2 micro-projets à l’école Bon Berger : magasin ambulant + artisanat.

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